« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. »
Anaxagore

Dans le « Dictionnaire des mots rares et précieux » par J.C. Zylberstein, aux éditions 10/18, le mot est apparu ainsi :

HOMÉOMÉRIES ou HOMOEOMÉRIES, n. f. pl. Philosophie. Dans le système d’Anaxagore, les éléments primitifs de la matière, considérés comme similaires aux ensembles qu’ils constituent.

Cet archipel de quarante neuf images est né de cette idée, interprétation chaplotienne.

Des tirages de photos existantes sont rassemblés ainsi qu’une collection d’objets personnels ou chinés au hasard. Une association image/objet est proposée. Ce duo est mis en scène et photographié.

Puis, une phrase est apposée en légende de la composition. Parfois l’objet prend nom. Une seule règle, se laisser porter par l’inspiration.

Palette de scénarios, jeu du regard et de l’esprit, l’imagination est ici mise à contribution sans autre intention que le lâcher-prise, une fois passé l’effet de surprise. Image composée et mots interagissent, des liens se tissent. On touche au registre de l’intimité de l’humain, omniprésent et cependant absent dans sa représentation formelle et figurative. On entre dans la confidence, vivisection par l’image, fruit de l’observation de symboles et du sens qu’ils induisent. Chaque proposition écrit sa propre histoire.

Homéoméries nous apparaît ainsi, tel un recueil de témoignages à caractère sociologique. Temporalité, prénoms, décors, paysages et humeurs se combinent sous nos yeux. Ode à la multitude, à foison …

Réjouissons-nous, car
Comme le reprenait Monsieur Antoine Lavoisier,

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Isabelle Arnaud